top of page
Photo du rédacteurDubarry Virginie

La dépendance affective

Dernière mise à jour : 4 déc. 2023

La dépendance affective est un terme à la mode et trés polysémique du langage courant, qui correspondrait à une addiction de type "toxicomanie sans drogue" pouvant se manifester par des comportements inadaptés d’attachement voire de soumission aux autres.



La dépendance affective, dénomination pseudo-psychologique d'un trouble qui touche environ 2% de la population, fait partie des thèmes les plus recherchés et traités dans la littérature et la presse de développement personnel. Tantôt présentée comme l'incapacité de s'épanouir seul, sans son conjoint, tantôt comme le besoin insatiable d'être aimé et d'être rassuré sur l'amour que l'on nous porte, la dépendance affective n'est pour autant répertoriée nulle part dans les manuels de classification médicale et psychologique. En revanche, elle peut faire partie des facettes du trouble de la personnalité dépendante qui se caractérise par un besoin permanent et excessif d’être assisté, ce qui expose la personne à un fort risque de soumission et à une perte conséquente d'autonomie. Cette dépendance ne se limite pas au couple, mais peut s'appliquer au cercle familial ou à d'autres milieux relationnels.


Une autonomie difficile

Attention, l'attachement à son conjoint ou à sa famille est tout à fait normal, ainsi que certaines attentes de réconfort et d'entraide font partie de relations saines qui nous stabilisent. Mais la personne souffrant d' un trouble de la personnalité dépendante est dans l'attente permanente, dans un besoin excessif auquel on ne peut répondre et qui le fait souffrir. La dépendance affective empêche le sujet d'envisager avec bonheur la moindre situation d'autonomie. Malgré une certaine lucidité sur son mal être et sur l'exagération de ses comportements il ne parvient pas à s'épanouir seul, soucieux de s'en remettre à autrui pour exister. Il va de soi que cet accaparement provoque au bout d'un certain temps le rejet de l'entourage ou de la personne surinvestie, et cet échec de la relation ne fait que renforcer chez le dépendant la conviction de ne pas être aimé, lui procurant un sentiment d’insécurité affective qui peut le plonger dans la dépression, dans des troubles du comportement compensatoires de type alimentaires (boulimie, anorexie, restriction alimentaire obsessionnelle...) ou l'entrainer vers d'autres formes d'addictions (alcool, drogues, sexe, dépenses excessives...etc. ).


Amour ou dépendance?

Dans le domaine de l'amour et de la sexualité, il est parfois difficile de délimiter le normal du pathologique. Toutes les relations impliquent un certain degré de dépendance et son lot de contradictions inhérentes à la passion ou aux réajustements permanents qu'exige la vie à deux. Les débuts d'une relation amoureuse notamment, nous placent dans un état psychique et physiologique qui font que nous sommes accros à notre partenaire et à la nouveauté de la relation qui débute. L'amour passe par des phases de plusieurs mois à plusieurs années qui rythment la relation: les débuts sont souvent passionnels et nous transcendent; ils nous procurent une sensation de toute puissance et de bien être que l'on regrette de voir s'apaiser au fil du temps. Certaines personnes ne parviennent pas à dépasser ce cap et ne veulent dans l'amour que la fougue des débuts qui booste leur ego et leur procure le sentiment enivrant d'être unique.


Il s'agit là d'une première forme de dépendance amoureuse: la dépendance à un type précis de relation, par exemple passionnelle, fusionnelle, basée sur la séduction, la nouveauté, et sans contraintes. Cette forme de dépendance correspond à un profil de personnes qui se lassent vite, qui ont un besoin permanent d'être stimulées, excitées, de vivre des choses intenses pour se sentir exister et avoir la sensation que leur vie a de la valeur. Ces personnes ne sont pas forcement toujours célibataires. Elles peuvent zapper d'une relation à une autre ou vivre en couple tout en multipliant les infidélités. On peut trouver une dépendance à des types de relations répondant à des critères prédéfinis et récurrents.


Une autre forme de dépendance amoureuse est celle qui correspond au besoin d'être en couple coûte que coûte au détriment d'un vrai choix de partenaire. Le sujet tombe très facilement amoureux et fait des projets à long terme dés les premiers rendez-vous. Il est fusionnel et très exalté au début de la relation, mettant son partenaire sur un piédestal. En réalité, ce qui l'exalte, c'est surtout de se sentir aimé et de se projeter dans une vie à deux. Il y a des chances pour que ce ne soit pas le nouveau partenaire qui soit aimé pour ce qu'il est, mais plutôt la situation amoureuse, où tout du moins ce qui y ressemble. La plupart du temps comme dans la première forme de dépendance, le partenaire finit par décevoir, parce qu' il a été fantasmé (le sujet dépendant a occulté les aspects qui pouvaient lui déplaire) mais aussi parce que les premiers conflits sont vécus comme une trahison. Le sujet dépendant rompt brutalement pour passer rapidement à une nouvelle relation. Souvent, dés les premiers signes de déclin de la relation, il a déjà repéré une nouvelle recrue qu'il garde sous le coude de peur de se retrouver seul.


il existe aussi le profil du dépendant qui a peur de la solitude et qui reste coute que coute avec son partenaire malgré les désillusions et les incompatibilités. Ces deux formes de dépendance amoureuse ne sont pas de l'amour. Elles sont des stratégies mises en place par l'individu pour se rassurer.


Aimer quelqu'un c'est aimer ce qu'il est et respecter sa liberté, cela passe par la nécessité de s'aimer soi même pour ne pas attendre de l'autre et de la relation qu'ils viennent combler un vide existentiel ou un manque d'estime de soi.


Etes vous dépendant affectif?



Il existe un certain nombre de signes qui doivent alerter sur votre dépendance, en général ils sont plusieurs :


1- Être dans l'incapacité de faire des choix ou de passer à l'action, sans se référer à autrui.

2- Avoir peur du conflit et le regretter systématiquement. Ne pas assumer ses choix quand ils sont contestés.

3- Procrastiner, avoir des projets, mais ne pas oser les concrétiser sans l'aide de quelqu'un.

4- Se soucier en permanence du regard d'autrui et du qu'en dira t-on.5- Passer beaucoup de temps sur son apparence, dépenser compulsivement pour plaire ou faire plaisir.

5- Vivre les moments de solitude avec anxiété, même s'ils sont brefs, et avoir recours au téléphone ou aux réseaux sociaux pour remplir le vide ressenti.

6- Se sentir systématiquement coupable lorsque quelque chose ne va pas (dans le domaine privé ou professionnel).

7- Se sentir obligé de satisfaire les demandes et besoins d'autrui, la plupart du temps à contrecœur et en ressentant un sentiment d'injustice.

8- Toujours chercher l'approbation et le réconfort des autres.

9- Être incapable de dire non ou de fixer des limites avec les autres mais se sentir abusé.

Il existe d'autres signes en fonction des personnes, mais si vous vous êtes reconnu dans au moins cinq de ces affirmations, vous pouvez considérer que vous avez tendance à la dépendance.


Comment s'en sortir ?


Une prise de conscience du problème, comme on le dit souvent, est un bon début. Il est très difficile de mettre en place une indépendance affective du jour au lendemain, et de déconstruire ses habitudes sans l'aide de soutiens ou d'un professionnel. Mais l'envie de changer et une réflexion quotidienne sur ses comportements offre des pistes de réflexion et permettent de mettre en place des stratégies. La volonté de changer pour soi, comme pour son entourage est un moteur incontestable.


9 pistes à explorer
En quoi le coach peut vous aider ?

Changer est un travail de longue haleine, mais on peut chaque jour ajouter une pierre à l'édifice, en acceptant avec patience l'inconfort et les émotions fluctuantes qui caractérisent un travail sur soi; dans le cas de la dépendance affective nous sommes confronté à un vide intérieur et au besoin viscéral d'être soutenu et aimé, en particulier dans des périodes de crise. C'est ce qui rend le travail sur soi pénible et difficile à mener à terme, car il demande la mobilisation de ressources personnelles et des encouragements constants. Le partenaire ou les proches ne sont pas en capacité d'apporter ce soutien de tous les instants, et l'autonomie se gagne en expérimentant sa capacité à se détacher d'autrui, à gérer sa solitude. C'est pour cette raison que le soutien d'un professionnel est très vivement recommandé pour atteindre un objectif de changement.


voici quelques pistes pour développer et exercer progressivement des stratégies, dans le but qu'elles deviennent des réflexes:


1. Chaque jour faire preuve d' initiatives sans demander conseil ni aide autour de soi.

2. S'accorder le temps de réfléchir à une demande d'autrui avant de dire "Oui" et apprendre à dire "Non" sans culpabilité ni crainte du conflit.

3. Savoir reconnaitre ses réussites et succès et ne jamais les perdre de vue. Se concentrer sur ses capacités.

4. Se programmer du temps seul et en faire des moments agréables.

5. Ne pas donner (affectivement ou matériellement) dans le seul but de recevoir en retour mais uniquement en accord avec une envie profonde.

6. Ne pas devancer les demandes et les désirs de l'autre. Se contenter de faire le choix de les satisfaire uniquement lorsqu'ils sont exprimés.

7. Ne pas attendre l'avis des autres et se rallier spontanément à la majorité, mais se faire sa propre opinion et oser l'assumer.

8. Éviter les demandes incessantes d'attention et de preuves d'amour, les innombrables textos lorsque vous vous sentez seul...


Je ne peux que vous encourager à prendre contact avec moi pour un coaching personnel qui vous aiderait à fixer des objectifs à court et long terme pour sortir de cette dépendance et apprendre à vous épanouir par vous même. Vous vous sentiriez soutenu par un tiers neutre mais empathique et bienveillant, sans avoir à solliciter vos proches ou votre partenaire dans cette mission qui vise justement l'autonomie et le détachement. N'hésitez pas!


En attendant Je vous recommande la lecture de l'ouvrage de Véronique Berger sur les dépendances affectives, aimer et être soi, aux éditions Eyrolles.






72 vues0 commentaire

Comentarios


bottom of page