Apprenez à mieux réagir et à vous faire respecter face à l'adversité
Dernière mise à jour : il y a 5 heures

Qu'il s'agisse de communication dans le couple ou avec ses proches, de difficultés relationnelles au travail, ou de la peur panique de devoir se défendre et de rester zen face à un interlocuteur irrespectueux, voici quelques conseils à mettre en pratique.
Règle n°1 : GARDER SON CALME
Quand on est pris dans un conflit, ou que l'on est victime de la mauvaise humeur de son interlocuteur, l'idéal est de ne pas s'énerver.
Crier, en réponse à une remarque désagréable ou à un comportement provocateur, soulage sur le coup, mais n'est pas le meilleur moyen d'imposer son autorité. Au contraire, une réponse impulsive révèle votre susceptibilité et votre peur de perdre la face. Une fois cette instabilité révélée votre interlocuteur aura tendance à être sur la défensive et à réagir par l’attaque ou par la fuite: dans ce cas de figure le dialogue est impossible.
De plus, s’énerver ou se fermer brutalement à toute discussion pour échapper à une situation qui vous stresse, vous met dans une posture dévalorisante.

Si votre réaction est disproportionnée par rapport à la remarque ou au comportement de départ de votre interlocuteur vous finissez par passer pour l'agresseur et ressortez de cette situation avec un stress et une charge mentale considérables : ruminations, culpabilité, remords, regrets, colère, frustration, honte, tristesse…
Règle n°2 : EXPRIMER SON RESSENTI
Face à une attaque ou à une situation gênante qui vous donne envie de fuir, l’erreur est de ne pas réagir et de faire comme si rien ne se passait… de la même manière avoir une réaction de contestation trop timide et en laquelle on ne croit pas soi-même n'est pas convaincant. Pire: elle révèle votre peur. L'absence de réaction constitue une forme de consentement ou de résignation pour la personne qui vous attaque. De la même manière ne pas être constant dans ses réactions suscite la méfiance et la critique.
Si vos limites ne sont pas claires, si elles sont poreuses, instables, ou carrément absentes, la porte est ouverte à toutes les intrusions possibles et à toutes les transgressions.
La passivité au sein d'une altercation ou face à une agression traduit généralement une peur:
-du conflit,
-de déplaire

-de la moquerie.
Cette peur peut être un réflexe qui date de l’enfance, une époque à laquelle il a peut-être été impossible de s’affirmer, de se défendre par ses propres moyens, ou d’être soutenu dans son affirmation de soi. Une série d’humiliations tôt dans sa vie peut avoir anéanti toute volonté de se défendre ou de faire valoir ses droits. Mais il n’est jamais trop tard, et un adulte est mieux armé qu’un enfant pour se défendre.
Gagner le respect et protéger son intégrité, nécessite une implication progressive et constante, car la paix ne s’impose pas toute seule. Apprendre à dire "non" ou "stop" est le meilleur moyen d'instaurer un cadre propice à la paix et au respect.
Contrairement à ce que l'on peut penser quand on a une peur bleue du conflit, dire «oui» à tout n'assure pas la tranquillité, en tous cas pas à long terme. La soumission ne mène ni à des relations saines ni à la paix de l'esprit.
Pour obtenir la paix et le respect, 3 étapes indispensables:
Réagir sans agressivité tout en délivrant un message clair sur ce que l’on ne tolère pas (limites) et sur ce que l’on souhaite (besoins).
Prendre en compte le comportement ou la remarque inappropriée de son interlocuteur et lui demander calmement de s’expliquer sur le ton adopté, la critique émise, ou l’intention du geste, en montrant sa volonté de comprendre et de trouver un compromis. L’idée est de se poser en quelque sorte comme un médiateur entre soi et autrui.
Les limites que l’on exprime doivent être légitimes et perçues comme justes, il ne s'agit pas d'imposer à son tour des conditions personnelles et inéquitables qui placent l'autre dans une position inférieure.

Faire un retour immédiat à son interlocuteur, sur les émotions qu'il a déclenchées et sur les limites qu'il a dépassées, donne à celui-ci la possibilité de prendre du recul sur sa propre impulsivité et de réajuster sa réaction. C’est aussi un moyen de s’épargner le regret d’avoir laissé passer des agissements ou des paroles allant à l'encontre de nos principes, histoire de ne pas être rongé par la colère et les remords.
Mettre en lumière la légitimité des besoins et des limites de chacun, en offrant la possibilité de les exprimer mutuellement, inspire la confiance et la justice, ce qui rétablit l’opportunité d’une rencontre et d’une meilleure compréhension des particularités de chacun, afin d'éviter à l'avenir de nouvelles tensions.
Mais comment oser dire non et exprimer ses limites quand on n’y est pas habitué ?
La peur de l’abandon et du rejet, l’auto-dévalorisation, la dépendance affective, mais aussi le besoin instinctif d’être aimé et connecté aux autres pour notre survie, peuvent engendrer une incapacité à dire « non » et à exprimer ses besoins, et son insatisfaction. C’est un réflexe assez courant qui peut se manifester pour certains dans toutes les interactions, ou bien de manière sélective (il peut arriver que l’on sache fixer ses limites dans un domaine de sa vie, comme le travail, et que l’on en soit incapable avec ses proches, ses enfants par exemple… tout dépend du domaine dans lequel s’activent nos peurs.)
Tout d’abord il est important de se déculpabiliser par rapport à ce blocage, car il est tenace et dépend d’un conditionnement ancré qui date d’évènements et de situations précoces. Vouloir dire « non », ne suffit pas. Il faut accepter avec bienveillance cette difficulté, qui, si elle est une faiblesse aux yeux de certains interlocuteurs (ceux qui en tirent parti consciemment ou inconsciemment) n’est autre que le témoignage du noble désir d’aimer et d’être accepté.
Le comble de ce désir permanent d'être accepté et d'éviter le conflit est qu'il déclenche des réflexes qui isolent encore plus et amplifient le sentiment de désamour. C’est un cercle sans fin qui s’auto-alimente et entretient la croyance selon laquelle malgré tous les efforts fournis il est impossible d’être accepté, aimé et respecté.
Ce blocage n’est pas facile à lever, et il ne s’agit pas de le combattre radicalement car cela ne ferait qu’accroître la souffrance.

Les compétences à développer dans ses interactions pour dépasser la difficulté à dire « non »:
Þ Prendre conscience de sa petite voix intérieure, qui pousse, dans les situations inconfortables, à fuir, ou à rester passif, à cause d’un sentiment de honte ou de frustration.
Þ Mettre de la lucidité et de l’attention sur les situations et les évènements problématiques. Prendre le temps et la distance nécessaires pour calmer le stress et éviter les réflexes négatifs ancrés de fuite ou de colère.
Þ Remplacer les pensées négatives et désarmantes par des pensées alternatives qui prennent en compte la situation dans son ensemble, puis se demander « qu’est ce qui pose problème dans cette situation ? qu’est-ce que je ressens ? mon interlocuteur ou mon environnement a-t-il conscience des émotions qui me traversent?"
Þ Accepter la situation et s' impliquer en questionnant votre/vos interlocuteur(s), en vous exprimant, en cherchant une solution, même si cela oblige à sortir de sa zone de confort et à se sentir « en danger » (se demander quel est le danger réel ?)
Astuces pour débloquer une situation problématique et permettre la communication :

La répartie.
Nul besoin d’être habile en la matière, il s’agit surtout de répondre immédiatement à une remarque ou à un comportement qui nous pose problème. Il ne faut pas laisser passer. Plus tard, il est déjà trop tard.
Le questionnement
Plutôt que d’interpréter systématiquement une parole ou un geste qui vous interpelle, et de le ranger comme tel dans votre esprit, avec toutes les émotions négatives que cela implique, prenez l’habitude d’utiliser le
« POURQUOI ? » qui lèvera les doutes et apportera les réponses à votre sidération. Par exemple dites : « pourquoi faites-vous cela ? », « Pourquoi utilisez-vous ce ton -là ? », « pourquoi dites-vous ceci ? »
Cette simple question va avoir un impact direct sur l’interlocuteur en le mettant face à ses responsabilités : elle doit se justifier. De plus elle marque une implication de votre part puisque vous ne subissez pas quelque chose de gênant sans intervenir. Le seul fait de réagir en questionnant montre que vous avez des limites. Attention à poser cette question de la manière la plus neutre ou bienveillante possible pour encourager une réponse sur le même ton.

Le principe de bienveillance
A l’instar de la communication non violente il est important de communiquer « proprement » quand on souhaite sortir d’une situation de manière digne et constructive.
Pensez à formuler vos réponses et vos questions de façon à mettre votre interlocuteur en confiance. De même vous montrerez l’exemple et ferez changer le ton de la conversation ; on ne peut pas vous reprocher d’être bienveillant, alors qu’une personne bornée pourra tirer parti de vos maladresses et les retourner contre vous en se victimisant, ou en y trouvant un prétexte pour légitimer une cascade de réponses encore plus hostiles ou de l’agressivité.
Dites par exemple : « je comprends que ce que je viens de faire ait pu être maladroit ou mal interprété mais je voulais simplement… », ou « je vois que vous faites… mais je souhaiterais que… car… » ; « je comprends que … mais j’ai besoin de… »
La cohérence
Pour être impliqué il faut agir de manière adéquate ce qui exige une analyse globale de la situation qui ne tient pas seulement compte de ses émotions, de ses limites et des propres besoins. Comprendre l’autre ou lui demander des éclaircissements est une marque de respect qui amène le respect.Souvenez vous également que si vous projetez vos propres peurs sur autrui et sur une situation, autrui fait la même chose.
Comme vous l'aurez compris, nous ne faisons pas toujours le lien entre notre mal-être et le manque d'affirmation de soi. Notre fantasme irréaliste d'harmonie relationnelle avec son prochain peut mener au cercle vicieux composé du doute-de la peur-et de la culpabilité. On peut se croire égoïste de ne pas tenir compte des besoins de l'autre, et ne pas se sentir légitime à faire valoir les siens. Ce raisonnement mène à une impasse. Pour mettre de la conscience sur ces mécanismes et améliorer ses interactions avec autrui, il peut être nécessaire de se faire guider par un professionnel.